Patrick DEJON

Auteur Compositeur Interprète

B) Presse 1/2

 

Critiques : Revue « Je Chante » N°20   

Patrick DEJON  CD Terre à Bisons

  

Encouragé par Juliette Gréco, Patrick Dejon, auteur reconnu avec à son actif deux recueils publiés (« Le chant des embruns » et «  Caprice saisonnier »), a choisi de donner un habillage musical à ses textes pour se faire entendre et connaître et sortir ainsi de la confidentialité poétique ambiante (1).

Après des apparitions sur les deux premiers CD de la série « Chauds les micros 1 » enfantée par Maxime-René Climent et Jean-François Silvain , Patrick Dejon a décidé de franchir un cap supplémentaire en auto-produisant un magnifique disque compact de douze titres.

Atteint très tôt par le virus de la poésie, Patrick Dejon vit sa période d’incubation se terminer avec la découverte du maître Georges Brassens qui favorisa son éclosion et conforta son passage à l’écriture. Puisant son inspiration dans la vie de tous les  jours, il magnifie les thèmes choisis par des flots, des tourbillons de « mots aux abois », mots dont il est naturellement amoureux. Diamantaire de l’image, il sait créer des ambiances aux charmes pénétrants, dans des poèmes denses et torrentiels qui reflètent et traduisent son authentique sensibilité intérieure, qu’elle soit érotique, tendre, humoristique ou grave.

Le rythme interne des vers donne le fil des musiques renforçant la puissance d’un verbe qui frappe dés la première  écoute. De facture classique et élégante, ces musiques charmantes s’incrustent immédiatement dans l’oreille de l’auditeur grâce en partie aux délicats et efficaces arrangements de Claude Perraudin qui fut longtemps le guitariste de Claude François et Serge Lama et aux harmonieux apports vocaux de Florence Simonetti.

Incisif dans un texte foisonnant, Patrick Dejon prend la défense des Indiens d’Amérique décimés depuis que « Christophe Colomb débarqua » par « vérole, typhus, et gonocoque ». Tendrement érotique, il se  penche sur la sculpture, «cet art qui vient à nos phalanges » car « la chair et la roche / sont parfois si proches » quand « l’herbue des champs voit printanière,/ monter l’ardeur » . Ou encore il nous dépeint « la belle Isa » découvrant le plaisir charnel  (« prisonnier de sa main/ Le soyeux de ses seins/ Réclame / Qu’une pression subtile / Glisse sur la féline / Esclave »).

Humoriste, il nous régale des tourments oniriques et complexes d’un écolier plein d’inquiétudes « quand vient le jour de la dictée » car « quittant son banc pour l’oratoire/ l’élève va au grand tableau /à peine écrit que l’assommoir /fit l’imparfait dans son cerveau «. Epris de dame nature, il décline « la chanson des bois » avec une simplicité qui n’est qu’apparente tant ses vers sont pittoresques. Fraternel, il nous rappelle avec fougue que « l’automne /l’hiver, le printemps, l’été /vivent au cœur de l’homme/ leur caprice saisonnier ».

Ces douze chansons nous offrent douze climats différents reliés par un dénominateur commun, la poésie. Auteur-compositeur-interpréte, Patrick Dejon n’a qu’une ambition avouée, donner joie et plaisir –grâce à sa voix chaude aux inflexions subtiles- à ceux qui l’écoutent avec l’espoir de « faire un monde plein de douceurs /où chacun vit son bonheur ».

                                                            Michel Bombart  

(1) Rencontre avec Patrice Galbeau sur France Culture, le 31 Mars 1996

 

 

 

 

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